Après avoir fait ses armes dans la publicité et la bande dessinée, Bernard Deyriès, réalisateur des Mystérieuses Cités d'Or, s'associa à Jean Chalopin dans l'aventure D.I.C.. Il fut le maître d'oeuvre de la plupart des productions de cette société, travaillant tantôt en France, au Japon ou aux États-Unis.
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Planète Toons était une émission de radio sur RMC animée par "Olivier" (je ne connais pas son nom), qui est rédacteur du magazine AnimeLand. Il avait auparavant présenté "La Grande Parade des Toons" sur Super Loustic, une radio pour la jeunesse.

Bernard Deyriès
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Interview de Planète Toons

Bernard Deyriès est réalisateur de dessins animés depuis plus de dix ans. Dans un dessin animé, le poste de réalisateur est le plus important, car c'est lui qui surveille tout : de la mise en scène sous la forme d'une petite B.D. qu'on appelle story board jusqu'au doublage. Il a travaillé dans beaucoup de pays, à commencer par le Japon, en 1981, où il travaille avec Jean Chalopin sur le fameux Ulysse 31. Un an plus tard, c'est aussi avec les japonais qu'il réalise la grande série Les Mystérieuses Cités d'Or. Puis, en 1983, c'est au tour de L'inspecteur Gadget ; le succès mondial de ce dernier l'amène ensuite aux États-Unis, où il va réaliser un bon nombre de séries : Les Minipouss, dont sera même tiré un long métrage, Pole Position, Blondine sur l'arc-en-ciel, M.A.S.K., Les Popples, Dame Boucleline, pour ne citer que les plus connus. Enfin, il revient en France pour fonder en 1990 sa propre société : Story, qui travaille sur la pré-production de dessins animés, c'est-à-dire sur tout le travail de mise en scène et de préparation de l'animation d'une série ; il réalise alors : La Compet, Sophie et Virginie, Les Jumeaux du bout du Monde, Cupido, Gargantua, Conan (qui passe sur la six) et Les Pastagums, qui passent actuellement sur France 3 (il était d'ailleurs déjà venu en parler il y a quelques semaines de cela dans Planète Toons).

Bernard Deyriès rebonjour, est-ce que vous pouvez nous dire comment est-ce qu'on devient réalisateur de dessin animé ?

À mon avis, ce n'est pas obligatoire, mais il faut savoir dessiner, c'est quand même plus intéressant parce qu'on communique toute la journée avec des gens qui dessinent et c'est mieux de pouvoir le faire dans le même langage. En plus vous avez le plaisir de faire le story board vous même, donc vous faites une mise en scène très détaillée, comme vous l'avez voulue, et si ça ne marche pas vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous même ; tandis que si vous passez par l'intermédiaire d'artistes, c'est souvent compliqué, c'est pas tout à fait comme vous voulez... Pour être réalisateur de dessin animé, savoir dessiner est un minimum. Et puis : faire des écoles de dessin ou de cinéma ; il y a en France une école financée par la chambre de commerce de Paris qui s'appelle le CFT Gobelin et qui est la seule école qui assure une formation en dessin animé. On n'y forme pas des réalisateurs car on ne forme nulle part les réalisateurs, mais des animateurs, des gens qui font du décor, ou bien des gens qui travaillent sur l'animation en 3D, et ce sont de bonnes bases pour faire un jour de la réalisation. Mais pour devenir réalisateur il faut aussi au départ vouloir raconter des histoires ; voilà mes conseils... C'est un métier où on doit connaître beaucoup de choses, beaucoup sur tout et très peu sur rien si je puis dire... il faut toucher à beaucoup de choses.

Vous avez travaillé avec beaucoup de monde, dans beaucoup de pays, que pensez-vous des critiques qu'on adresse aux dessins animés japonais, qu'on trouve souvent mal animés, violents et dépourvus d'histoire ?

Ils ne sont pas dépourvus d'histoire, les japonais ont au contraire un sens du scénario qui est très proche des français. Quand j'ai travaillé là-bas, j'ai vu des gens qui lisaient beaucoup et entre autres beaucoup de classiques français, la France est très reconnue artistiquement au Japon. Ca ne manque pas d'histoire, ce n'est pas la même culture : les histoires qu'on nous propose ici sont traduites en français, ne contiennent pas tout à fait le même fond culturel, et on considère ça comme quelque chose de simpliste, car tout ce qu'il reste n'est que des mots, des mots très simples qui traduisent " bonjour, comment ça va ? ", mais derrière un " bonjour, comment ça va ? " au Japon, il peut se passer beaucoup de choses, alors qu'en France ce n'est pas forcément le cas. Deuxièmement, c'est vrai que les japonais ont dans un sens une société plus évoluée car la violence là-bas fait partie de l'éducation et les japonais s'auto-censurent, mais s'il y a de la violence à l'écran ou dans les livres, il y en a très peu dans la vie, c'est une sorte de soupape. Et puis à propos de la qualité, c'est un problème de budget : les japonais préféreront passer plus de temps sur l'ambiance, les décors, la mise en scène et moins sur l'animation elle-même, c'est pour cela qu'on dit que les séries japonaises sont moins animées mais on sent que les réalisateurs ont voulu faire passer une véritable histoire, une continuité, quelque chose de plus émotionnel dans leurs dessins, et que l'animation a été secondaire.

Parmi vos réalisations, quelle est votre série préférée ?

J'en ai pas mal, mais Ulysse reste mon bébé favori, parce que c'est le premier, avec les Mystérieuses Cités d'Or... Les Minipouss aussi, que j'ai beaucoup aimé parce c'était mon premier concept pour les networks américains. Ce sont les trois séries que j'aime bien, et puis plus récemment Gargantua parce qu'on y a mis notre cœur et de la qualité, Les Pastagums, forcément, parce que le monde de Pef m'a plu graphiquement. Sans vouloir dire que je n'aime pas les autres, j'ai une affection pour ceux-là car à chaque fois c'est quelque chose de nouveau que je commençais.

Et parmi les autres dessins animés qui passent actuellement ?

J'aime beaucoup Batman qui passe sur France 3 est qui est passé sur Canal +, parce que c'est très bien réalisé. Bon, les histoires sont ce qu'elles sont parce que ce sont des histoires américaines relativement simples, mais je trouve le graphisme très beau, avec cette manière de toujours traiter dans l'ombre et la lumière qui me séduit beaucoup.

À propos des Cités d'Or : la fin nous laisse en suspens car Esteban ne trouve qu'une seule des sept cités; alors est-ce qu'il n'y avait pas une suite prévue à l'origine ?

Non, c'est un peu comme le livre dont a été tirée la série : on nous laisse sur un autre voyage, ils s'en vont plus loin, un peu comme la vie après tout... Là ce n'était pas volontaire mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de séries dont on laisse la fin ouverte pour pouvoir faire une suite.

Et enfin, avez-vous des projets particuliers actuellement ?

Oui, à part la deuxième série des Pastagums, je prépare pour France 3 une grande série adaptée de la Comtesse de Ségur...

Bernard Deyriès, je vous remercie.

Interview réalisée par Olivier Jecherchesonnom.


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Les Mystérieuses Cités d'Or, Copyright © RTL / NHK / Antenne 2, 1982.
Edition n°9, avril 1999. Page mise à jour le 28/07/99.
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